Revenons quelques années en arrière…
Vous avais-je déjà raconté que, quand j’étais petite, mon entourage me prédisait une carrière d’éleveuse de chèvre dans le Larzac? je présentais toutes les prédispositions pour m’épanouir au fin fond d’une campagne, à traire les chèvres et me vêtir de peau de moutons -que celle qui n’a pas eu sa période longue jupe à fleur/docs marteen’s me jette la première pierre –!
Le destin en a voulu autrement, et ce, pour des raisons de santé -mentale-: en effet, mon organisme est incapable de survivre au delà de 48 heures en terre isolée -comprendre: non éligible à l’adsl, non couverte par la 3G, ou à plus de 5 km d’un H&M- …
Mais je n’en suis pas triste pour autant: grâce à la magie du net, si tu ne peux pas aller à la campagne, la campagne viendra à toi… et tu découvriras qu’elle sera conditionnée en merveilleuses pelotes, d’un fil pur, souple, époustouflant de régularité, qui révèle toute sa douceur, son moelleux et sa finesse après blocage : un véritable poème concentré dans un écheveau! -un coup de coeur? moi??! bon, ok, j’avoue…-
Laine Gilliatt, coloris poivre et sel : de Rerum Natura
aussi douce qu’elle en a l’air -non, on ne caresse pas l’écran, ça laisse des traces!-
Je sais que d’ordinaire, je ne suis pas si bavarde pour les introductions, que je vous plante ma réalisation sous les yeux direct, mais là c’est vraiment ce fil qui a choisi son modèle et non l’inverse…
modèle “division cardigan” : 4 écheveaux de Gilliatt
Ça faisait un bon moment que je voulais un gilet tendance boyish, genre “piqué à mon homme” -sauf que mon homme, il ne met pas de gilet!-, bref, un gilet “grand père”!
J’ai hésité à lui rajouter des petites poches mais, de mémoire, je n’ai jamais vu mes grands-pères avec des poches : l’un porte toujours un blazer en laine impeccable, même quand il se balade avec son filet du marché, l’autre n’avait pas besoin de poches car il faisait directement apparaître les bonbons dans les oreilles du chat! – si, si… je ne vous raconte pas le nombre d’heures que j’ai passées à scruter les conduits auditifs de la fameuse bestiole !-
boutons en cuir: la Droguerie
Enfin… revenons à nos moutons -c’est le cas de le dire- : un résultat bien à la hauteur de mes attentes -et, tricoté en 4.5, je n’ai pas attendu longtemps!-… un style un peu brut qui sait parfaitement adopter un top ultra féminin ou une petite robe en soie…
… mais qui lance aussi des appels de cocooning au coin du feu – je n’ai pas de cheminée : dommage-: je trouve ce gilet aussi ambivalent que le fil qui le compose.
En tout cas, une chose est sure: je dois retrouver des bouts de moi dans cet ouvrage, car, d’habitude, je ne suis pas aussi expansive et volubile dans mes billets -contrairement à la vraie vie- !
quand je le porte, j’ai l’impression de faire un câlin à un mouton!
Et puisque j’en suis aux confessions rurales -et si vous avez réussi à tenir jusque là-, vous ne devinerez jamais quel animal de compagnie j’avais demandé à mes parents, étant petite?… une vache!! – c’est qu’on doit en sortir de sacrés bonbecs, dans les oreilles d’un animal pareil!–
Sérieux… il faudrait peut-être que je me trouve un stage agricole quelque part, moi, non?